Le blog de Lee Bertin & Laure Gasme
De nos jours on imagine le corps d’un top-model posant à la une des magazines mais chacun sait que ces photos sont retouchées, alors avant d’en croiser une, on va dire que :
-primo, une femme aussi parfaite, ça n’existe que dans les fantasmes de mecs ;
- secundo, si elle existait un “homme de la rue” comme moi aurait déjà bien de la chance de la croiser dans la rue et de la mater vingt secondes ;
- tertio, que si j’arrivais quand même à l’aborder, je la trouverais conne, lesbienne ou mariée à un mec richissime qui pourrait engager des tueurs si je m’avisais de la toucher.
Donc, il y a les femmes de la vraie vie, qui ont des poils, du gras etc. et puis, de l’autre côté du miroir, des icônes, des poupées, des usines à fantasme, forcément sans défaut.
Dans ma petite tête, j’avais ma vision, genre Cendrillon dans un dessin animé de Tex Avery.
Et puis un beau jour, à quarante et quelques années, on peut dire par hasard, j’ai vu pour de vrai (pas longtemps) une fille inimaginable, Candy : si on m’avait demandé de réaliser un moulage en 3 dimensions de la femme idéale, j’aurais été en deçà, très en deçà de ce que je croyais la nature capable de fabriquer. On a tendance à se focaliser sur le corps, l’harmonie des différentes parties, la double mention spéciale pour les seins et les fesses, on en oublie presque le visage. Le sien était parfait, ses yeux, sa dentition, sa bouche, ses cheveux, tout tout tout méritait de s’y attarder, mais bon, je suis un mec, donc le reste m’intéresse aussi, et là le mot “reste” est une insulte à sa beauté ; qu’elle soit immobile ou non, debout assise ou allongée, de profil de face ou de dos, habillée ou nue, qu’on se mette au dessus de son épaule ou entre ses jambes, les lois de la trigonométrie s’effondrent, elle est sublime de partout…Absolument partout.
Que l’on prenne chaque millimètre carré isolément, une partie du corps ou l’ensemble, rien ne cloche, du coup on est
perdu, on ne sait que regarder, comment regarder, on est baba, scotché à son fauteuil devant ce qui semble miraculeux.
Et sa peau ? Une autre merveille difficile à décrire, la texture, la couleur ... Sa voix ? Douce, autant que la peau. Son Q.I. ? Là non plus je n’ai pas besoin de joker, elle parle bien, elle est naturelle, souriante, bref, y’a encore une vie après avoir fait l’amour. Une fille modeste, gentille, qui habite les beaux quartiers ouest de la capitale, mais avoue franchement venir de Vitry-sur-Seine, ville plus connue pour ses voleurs de voitures que pour ses concessionnaires Ferrari. Elle se trouve normale (même physiquement !), n’a pas la grosse tête, donc en plus elle est hyper sympa, c’est cool, non ?
Bon, vous allez dire alors il s’est passé quoi avec cette nana ? Vous l’avez reluquée tout une après-midi sur une plage ?
Eh bien non, mais je pense que si l’occasion m’avait été offerte, je serais resté trois heures immobile sur ma serviette allongé sue le ventre, seul moyen efficace de dissimuler une grosse érection dans un petit maillot de bain.
Bon, allez, je vous dit ce qui s’est passé :
- primo, une telle femme existe réellement ;
-
secundo, je l’ai rencontrée ;
- tertio, elle n’était ni conne, ni lesbienne (donc, mariée) ;
- quarto, je l’ai regardée
chez elle,
puis déshabillée (là, je sens le nombre de sceptiques augmenter),
puis touchée,
puis j’ai passé en revue les grands chapitres du Kama-Sutra,
pris deux fois l’express pour le septième ciel,
le mari tenant la chandelle à côté pendant tout ce temps là,
et le tout en moins de deux heures ?
Alors, rêve ? rêve éveillé ? Exagération ? Mensonge ? J’ai pété un câble, et, vu son diamètre, je relève désormais de la psychiatrie ? Ou y-a-t-il un truc ?
Oui, un petit truc, si petit qu’il n’a pas gâché l’immense plaisir que j’en ai retiré. Le mari a plusieurs Ferrari, mais il n’engage pas de tueurs, il passe des petites annonces sur des sites échangistes ! On répond, on tire sa femme et on se casse.
Et moi apprenti cambrioleur, à ma première tentative, je réussis le casse du siècle et prends ma retraite aussitôt !